Mswati III sort d'une Université britannique. Aujourd'hui, lors des réunions politiques et rituelles tenues dans le village royal, il se présente le torse nu orné de pompons rouges et les hanches ceintes d'une peau de bête. Il est entouré de milliers de guerriers armés de lances et de boucliers.  
Il est roi du Swaziland.  
Est-il si aisé pour ses sujets d'exister dans un monde moderne, développé, largement ouvert aux investissements et produits sud-africains, tout en conservant ce qui, ici, n'est pas du folklore mais bien une manière d'être, un art de vivre? Comment un Etat, enclavé dans l'Afrique du Sud, vaste comme trois petites Corse réunies, havre de paix, peut-il ainsi traverser les siècles en conservant son intégrité? D'où vient qu'au crépuscule de notre siècle le clan royal Dlamini, au pouvoir depuis toujours, bénéficie encore d'un immense soutien populaire, lui qui ne se contente pas de régner mais gouverne ?