ANNée Zéro

Une évocation du noir chemin qui a mené N à émerger sous cette seule initiale au rang d’ennemi public n°1

Je n’existe pas. Ou plutôt, je n’existe plus en tant que personne. Depuis quelques années, on me désigne par une lettre, et ça me convient à merveille. Mais avant de devenir anonyme, j’avais déjà un goût prononcé pour la discrétion. C’est d’ailleurs une des raisons pour lesquelles « Monsieur » m’avait recruté. La discrétion, dans la profession que j’exerçais alors, c’est important. Capital, même. A fortiori quand on se met au service d’une secte.
« La secte ». Voilà comment la presse dite « engagée » désignait le groupe Aime Acheter, tandis que certains syndicats préféraient le qualifier de mafia. À l’époque de mon implication, ça m’était égal. Puis cette histoire a continué à me travailler, même après son épilogue. Jusqu’au jour où je me suis rappelé qu’on qualifie parfois la mafia de « pieuvre ». Mon heure était venue. À moi de cracher de l’encre. Comme une purge. Pour dire la haine avant N.

N fascine, N déroute. Qui est-il ? D’où vient-il ? Artikel Unbekannt nous raconte son émergence.