Apolline et la spirale du temps

« — Apolliiiiiine Labdacos !
La voix criarde de Jones perce le mur de Booba dont j’ai poussé le volume à fond pour échapper au sirtaki. Elle se fraie péniblement un chemin jusqu’à mon cerveau engourdi. Ça doit faire une trentaine d'années que Debra Jones est arrivée en France, mais elle a conservé ce lourd accent écossais qui nous fait toujours ricaner en cours de géo :
— Ouvwez votwe cahier et ceissez de matchouiller stioupidement ce quatwe-couleuws, Bwouno.
À contrecœur, j’émerge de mes déambulations mentales et enlève mon casque. »
Un voyage scolaire assez classique, en somme. Enfin, jusqu’à ce qu’une impression de déjà-vu étrange me saisisse, et que je quitte mon époque pour me retrouver en... Grèce antique ! Après avoir accepté l’inévitable, j’ai réalisé deux choses. La première est que je ne pourrai pas me la couler douce, car je suis apparemment la Pythie de Delphes !
Heureusement, il y a aussi une bonne nouvelle : à cette époque, j’ai pris les traits de la cousine d’Œdipe, et il est craquant ! Avant de le faire tomber amoureux de moi, il faudrait d’abord le sauver de sa malédiction...
Ce ne sera pas un jeu d’enfants, mais tant pis. Après tout, j’ai tout mon temps.