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PréférencesTout accepterTout refuserJusqu’à 10 ans, elle n’étais pas allée à l’école et ne pouvais pas recevoir de soins médicaux, elle n’avais pas accès à des droits car, juridiquement, elle n’existait pas. Mais Luciana, cette pauvre fille, n’avait qu’un seul rêve : grandir, se marier et fonder une famille. Elle a appris très tôt à vivre non seulement avec l’invisibilité, mais aussi avec la faim, avec la douleur de voir son petit et fragile corps attaqué à plusieurs reprises par les coups, les soi-disant « corrections » de ses parents. Un jour, alors qu'elle avait 4 ou 5 ans, son père l'a battue sauvagement, plusieurs fois dans la bouche, parce qu'il l'avait entendue prononcer un gros mot, après qu'elle et ses sœurs aient exposé aux voisins des magazines pour adultes qu'il gardait cachés. Cette violence contre sa bouche était si traumatisante qu’elle a développé un bégaiement. Cette même fille, à l'âge de 7 ans, s'est vu voler son innocence par celui qui était censé la protéger. Cet événement a fait qu'elle et sa sœur, à l'aube, ont couru pendant des kilomètres jusqu'à se réfugier dans la maison de leur grand-mère paternelle, mais sans que rien ne soit révélé. Durant les dix premières années de sa vie, sa maison était n'importe quel toit qui l'abritait : ce pouvait être la maison de sa grand-mère, la maison d'amis, de connaissances, des membres de la famille ou même de ses parents. Tout cela était très incertain.